Le Premier Régiment d’infanterie de marine aura bientôt un mur peint dédié sur le boulevard passant de la République. Tout un symbole

L’esprit BD colle aux murs d’Angoulême depuis près de quatre décennies. Une réalité qui n’a pas échappé au premier Régiment d’Infanterie de marine, « fier d’être charentais » et soucieux d’afficher tous les signes d’intégration à sa ville d’encrage.

Après une première BD de fiction sur la vie des marsouins d’un peloton blindé du 1er Rima envoyé en opération extérieure en Afrique, éditée en 2019, le premier régiment d’infanterie marine enclenche la vitesse supérieure sur la route du neuvième art.

D’ici mi-octobre, voire la Toussaint, un nouveau mur, aux couleurs du Rima, s’affichera au 32 boulevard de la République, à Angoulême. À quelques pas de la gare, après la statue de Lucien, l’obélisque Goscinny ou encore l’Archiviste de François Schuiten (sur la façade des archives départementales). « On est très content de cet emplacement. Symboliquement, c’est la route logique du régiment lorsqu’on arrive de la gare », précise le colonel Thibaud Thomas, chef de corps, commandant du 1^er Rima.

Fawzi au dessin
C’est une première pour le Rima, et une première pour Angoulême, qui a débuté l’aventure des murs peints en 1982, avec des fresques de dessinateurs de BD, sans se douter à l’époque qu’elle deviendrait circuit touristique riche de 26 murs peints, murs projetés, monuments et lieux dédiés à la BD. « Ce mur, c’est l’aboutissement d’une volonté politique. Cette fois, c’est la bande dessinée qui raccroche le Rima à l’identité culturelle d’Angoulême, et rapproche les Angoumoisins du Régiment », souligne Xavier Bonnefont, maire d’Angoulême.

Le 1er Rima s’est adressé à Fawzi Baghdadli, dessinateur de l’Atelier du marquis. « Mercenaires du dessin », Fawzi n’a pas hésité une seconde, d’autant qu’il n’a pas été question pour lui « de représenter des actes militaires agressifs, mais redonner à voir une allégorie de 400 ans d’histoire ». On y découvre Richelieu, négociateur du traité d’Angoulême, le globe terrestre ou encore le drapeau du Rima, « témoins de l’engagement historique et actuel du Rima ».

Un dessin qui a enthousiasmé de la même façon Julie Zakary, qui prête son mur à l’oeuvre. « Je trouve que les murs gris, c’est triste. Ma seule inquiétude était que le dessin soit militariste, ce qui n’est pas le cas. Cela peut plaire autant aux militaires qu’aux passants qui y voient le monde entier », témoigne la propriétaire du mur.

Sur helloeassociation
À la réalisation, CitéCréation, partenaire historique de la Ville d’Angoulême, passé maître dans l’art de ne pas oublier les habitants dans ses créations. « Un travail tout en nuance et en dialogue avec l’espace public qui ne diminue en rien la force de l’image », appuie Halim Bensaïd, chef de projet. Le long travail de nettoyage et de préparation des murs a débuté vendredi 18 septembre (durée prévue trois semaines. Il sera suivi durant cinq mois par la réalisation avec une inauguration programmée entre mi-octobre et la Toussaint.

Coût de l’opération pour la Ville d’Angoulême : 65 K€ (réfection et création). Pour soutenir le projet et la Ville, au moins symboliquement, l’association des Amis du 1er régiment d’infanterie de marine, vient d’ouvrir une cagnotte en ligne sur helloassociation.com

Et de 26 murs peints

Dans la foulée un mur dédié à Goscinny

Un échafaudage occupe l’angle du 72 rue Goscinny, futur mur peint hommage à feu René Goscinny. A la manœuvre l’illustratrice Catel (autrice du « Roman des Goscinny », choisie par Anne Goscinny, fille de René) et la muraliste Moon. « L’idée est d’entrer dans l’atelier de René Goscinny et d’y retrouver ses personnages les plus emblématiques», explique la muraliste. Ce sera le 1^er mur peint présentant un auteur.

Objectif : donner à voir sa créativité prolifique. Il devrait être inauguré en novembre ou en janvier à l’occasion du Salon du livre ou du Festival de la BD.

Coût 95 000 euros dont 30 % financés par le Département.