Pas de panique, la fresque Coutty sera reproduite à l’identique – Le Progrès
Disparu, Le chef d’orchestre ! La Ville a lancé cet été la restauration de l’œuvre historique qui habille la façade d’un immeuble près de la gare. Explications de la méthode utilisée par CitéCréation pour rassurer les inquiets.
Mais où est passée l’œuvre d’Alain Coutty ? Quand on remonte la rue Jules-Michelet, l’œil s’arrête inévitablement sur l’échafaudage installé devant cet immeuble, en bordure de la voie ferrée. Le Chef d’orchestre, une œuvre d’art datée de 1978 et signée Alain Coutty, célèbre artiste oyonnaxien, a laissé place à un mur de pierres. « Vous êtes sûrs qu’elle sera reproduite à l’identique ? », s’inquiète un riverain. Oui, assurent de concert la Ville et CitéCréation, société rhodanienne chargée de la restauration et déjà derrière les nombreuses fresques d’Oyonnax. « Le mur a été décrépi, c’était inévitable, le support étant trop altéré. Pour toute peinture, il faut travailler sur une surface propre, explique Georges Curt, directeur des services techniques. Nous avions le choix entre la laisser encore plus dépérir ou utiliser cette méthode reconnue dans le milieu de la restauration. » La fresque de la Caravelle, récemment inaugurée sur la façade de la résidence Michelet, a reçu en partie le même traitement.
La même technique utilisée par Michel-Ange
Mais alors comment les peintres de CitéCréation réussiront-ils à re-produire l’œuvre d’Alain Coutty, sur une façade de 400 m² ? « L’œuvre a été calquée en posant des éléments sur le mur. Nous nous sommes aidés de photos d’origine pour définir les couleurs et les teintes », explique Halim Bensaïd, cogérant de CitéCréation. Restait à soumettre une maquette en peinture de 2×1 m à la validation de Blaise Coutty, qui a conservé les droits de l’œuvre. Le tracé sera reproduit sur le mur grâce à de la poudre de carbone, déposée en tapotant sur des petits trous percés dans les calques. « C’est tout simplement le système poncif (ndlr : qui permet de reporter un dessin préparatoire vers une surface à peindre), utilisé par Michel-Ange ! Et comme quand la chapelle Sixtine a été restaurée, on va retrouver les couleurs d’origine et la puissance de l’œuvre. »
Le travail minutieux des muralistes devrait durer un mois, sur l’une des plus grandes fresques murales de la région. Un projet à hauteur de 150 000 €, supporté entièrement par la municipalité, qui a également décidé d’aménager un débord de toit, comme pour la fresque de la Paix, afin de protéger au mieux cette œuvre. Enfin, un système d’éclairage LED sera installé, comme sur la plupart des autres fresques de la ville, pour les mettre en valeur à la nuit tombée.
Un spectacle à admirer après les vacances de la Toussaint.